Après deux semaines non programmées en Colombie, nous décidons de traverser l'Equateur et de rejoindre le Pérou. Nous passons une nouvelle fois la frontière à pied et faisons pas mal d'heures de bus au milieu des locaux, sans voir un touriste pendant plusieurs jours.
Nous faisons la connaissance d'un nouveau genre de vendeurs ambulants; des gens qui montent dans le bus en s'excusant mille fois, distribuent l'objet de leur vente et se mettent à expliquer le bienfait de plantes/objets/matière sur telle ou telle partie du corps, photos à l'appui. L'argument choc : la santé n'a pas de prix. Les passagers décident ensuite d'acheter, ou de redonner l'objet. Nous nous sommes toujours demandés comment ils retournaient à l'endroit d'où on les avait embarqués, car ils faisaient pas mal de trajet avec nous....
Puis nous avons débarqué à Quito, à 3800 mètres d'altitude. Nous y avons retrouvé nos copines Aurore et Mélinda, en HelpX sur place et Erwan et Laura, un couple rencontré au Costa Rica. Depuis la terrasse de notre hôtel, nous avions une magnifique vue sur la ville qui nous faisait un peu oublier la pollution et l'insécurité de l'endroit.
De l'Equateur, nous n'avons vu que Quito, mais nos amis Juliette et Romain y ont passé plusieurs semaines, vous pouvez voir leurs magnifiques photos ici :
Dernière étape, 45 jours en Equateur
L'Equateur est un pays deux fois plus petit que la France, mais pourtant deux fois plus riche en biodiversitée. Dernier pays de notre voyage on se laisse aller, on ralentit notre rythme de voyage et
Nous avions reçu une réponse positive d'un HelpX au Pérou, que le site indiquait au Nord du pays. Après avoir passé la frontière et une nuit de bus, nous nous rapprochons de l'endroit mais au dernier moment on se rend compte que le site l'indiquait au mauvais endroit, et de beauuucoup. On demande s'il est possible de décaler...
En attendant la réponse, on décide d'aller à Lima directement. La route cotière passe par le désert tout du long
Arrivés à Lima de bon matin, nous nous sommes dirigés dans un quartier touristique, mais dans lequel nous nous sommes sentis vraiment bien; Miraflores.
La réceptionniste de notre auberge nous invite à aller prendre le petit déjeuner avant même le check-in. C'est la première fois que nous sommes si bien accueillis, et en plus, le petit déjeuner est servi dans un café qui a des airs de bistrot parisien :)
Pour le déjeuner, nous nous sommes offert un fast-food bien mérité après plusieurs 'repas' dans le bus
A Lima, on a joint un 'Free walking-tour' : ce sont des volontaires qui font des visites guidées à pied de la ville, contre pour-boire à la fin de la visite. Ce jour-là, nous avons vu la relève de la garde sur 'Carmina burata', l'architecture du centre-ville, avons goûté la feuille de coca et le pisco sour, cocktail à base de pisco (alcool de raisin), citron, sucre et blanc d'oeuf.
On a profité de nos quelques jours à Lima pour faire des courses, nos vêtements fatiguant un peu du voyage. On a flâné sur les marchés, sur le bord de mer et dans les ruelles de notre quartier.
Entre-temps, le HelpX s'annule.
On décide de laisser tomber volontariat et couchsurfing pendant un moment, et on reprend un bus pour Arequipa.
Nous avons pris pas mal de bus de nuit au Pérou. Ils sont équipés de sièges qui s'inclinent, les bagages sont enregistrés et un dîner est servi. Nous avons testé les compagnies 'Cruz del Sur' et 'Oltursa' avec une préférence pour cette dernière car on a eu une couverture et un petit déjeuner. Ils ont même, au micro, béni le bus, le chauffeur et tous les passagers avant de lancer 'Taken 1' alors qu'on avait déjà vu 'Taken 2'.
Arrivés à Arequipa, nous avons cherché un hébergement pour faire une sieste après la difficile nuit de bus. C'est là que pour la première fois du voyage nous nous faisons piquer par des puces de lit. La réceptionniste fait semblant de ne pas comprendre...
On change d'auberge et tombons dans une charmante famille. On nous cuisine même le petit-déjeuner : du riz avec un œuf au plat et une rondelle de tomate.
Nous visitons le monastère de Santa Catalina, une vraie ville à l'intérieur de la ville. On nous propose un guide gratuitement car il y a une stagiaire qui doit se perfectionner en français :)
On visite la ville avec un 'Free walking-tour'. Notre hôte est tout étonnée quand on lui en parle : quelque chose de gratuit???
On fait un tour au marché et on apprend qu'il y a plus de 3000 variétés de pommes de terre dans les andes
Nous décidons de ne pas aller visiter le Canyon de Colca, l'attraction d'Arequipa, car l'entrée nous parait chère, mais en nous renseignant on est tombé sur ce blog.
Les photos sont magnifiques. Ils expliquent notamment comment ils se sont fait pousser pour rentrer dans le bus. Nous l'avons vécu aussi.
Trekking sans guide dans le canyon de Colca
Le 1 er avril 2013, notre petite équipe a débarqué dans la deuxième cité du Pérou, Arequipa. La ville est immense, polluée, bruyante et étouffante. Effrayante, quelque part. Définitivement...
http://la-piste-inconnue.fr/le-carnet-de-route/trekking-sans-guide-dans-le-canyon-de-colca/
Au départ d'Arequipa, la dame de l'hôtel nous fait des bisous et nous négocie le taxi pour aller au terminal des bus. On prend un dernier bus de nuit pour rejoindre Cusco. La nuit n'est pas facile, le trajet passe par les montagnes.
Arrivés, nous rencontrons Fanny et sa cousine Marine grâce à qui nous sommes approchés par un rabatteur sur la place et que nous nous faisons proposer un logement à un prix fantastique pour Cusco. En attendant que les chambres soient prêtes, il nous invite à boire une infusion de coca et partage avec nous ses notions de français, apprises grâce aux touristes.
Nous joignons avec les filles, le 'Free walking tour' de Cusco
On visite le marché et les rues alentour, où l'on ne parle plus espagnol mais quechua.
On s'organise une petite excursion pour aller voir les Salineras de Maras. Elle s’avérera épique car nous avons pris les transports locaux et du faire face à des taxis pas toujours honnêtes. La dame du point info nous avait dit que de là où il fallait descendre du bus, nous pourrions y aller à pied sans problèmes... mais il restaient un peu plus de 9 km pour arriver au site. Comme il y avait plus de 'taxis' que de gens à transporter, nous avons commencé à marcher, jusqu'à ce que l'un d'entre eux nous propose un prix correct.
Cusco est le point de départ pour la visite du fameux Machu Picchu, et sa visite nécessite un sacré budget. En surfant sur la toile, nous avons trouvé ce récit qui explique super bien la chose :
http://http://unoeilenamerique.fr/?p=312
Ils ont même visité Machu Picchu en pyjama :)
Nous avons hésité entre les transports locaux et le bus aller-retour jusqu'à l'endroit où la route s'arrête (Hydroelectrica) pour finalement arriver à négocier celui-ci à un bon prix. On a ensuite marché le long des rails.
Arrivés à Aguas Calientes, le village au pied de Machu Picchu, on tombe sur une dame qui nous propose hébergement à, d'abord prix en vigueur sur place (les hotels à Aguas calientes sont très chers par rapport au reste du pays), puis qui dégringole jusqu'à défier toute concurrence. On se retrouve à partager un lit dans une chambre-dortoir où dorment aussi un mexicain, un américain et deux argentins sur des matelas, par terre et qui bloquaient la porte. Nous avons du les réveiller pour sortir à l'aube et monter à Machu Picchu.
Sur le site on a retrouvé Fanny et Marine (Fanny raconte comment elles se sont rendues là-bas sur son blog http://latinwalkin.blogspot.com/2014/12/lequipee-peruvienne.html ) et on a pu profiter ensemble de la lumière du matin, et de la randonnée sur la petite montagne, d'où on peut admirer la cité perdue de haut.
Nous avions envie de sortir des villes et des touristes, et on avait entendu parler de la péninsule de Capachica sur le Lac Titicaca (on vous voit sourire).
De Cusco, nous avons embarqué dans un bus dégueulasse et pas cher, avec à coté de nous un péruvien qui attaquait sa journée à la bière et nous faisait part de son analyse du pays. Elle n'était pas glorieuse... Il s'est fait sortir du bus pour consommation d'alcool à mi-trajet par l'homme de main du chauffeur (celui qui fait rabatteur, contrôle des tickets etc, etc).
Nous avons fait étape à Juliaca, une ville qui n'a pas l'air de voir de touristes. Quand nous avons demandé où était le centre-ville à deux conducteurs de mototaxi, ils nous ont regardé comme des bêtes curieuses et on a rigolé. Même pas ils ont pensé à nous proposer un service de taxi :)
La ville est en routes de terre et extrêmement polluée, et nous retiendrons sa rue principale avec des dizaines de magasins de portables qui se côtoient... et un hypermarché!
Le lendemain, nous partons en collectivos pour le village de Llachon et nous mettons à la recherche d'hébergement. Nous sommes en basse saison et il n'y a pas un chat. On apprendra plus tard que nos hôtes vivent du tourisme communautaire et que les agences emmènent des foules de gens en saison.
L'endroit est magnifique, avec vent gelé et soleil qui tape. Nous trouvons la maison cherchée et sommes accueillis par la fille. Les parents rentrent en milieu d'après-midi et nous accueillent les bras ouverts, bisous et thé de coca :)
Ils veulent savoir comment nous les avons trouvés et ont rigolé quand nous leur avons montré la photo d'eux vue sur internet. On a mangé et dormi dans notre hébergement. C'est toujours triste pour nous de se faire servir à part, mais nous pensons que les règles du tourisme veulent qu'on laisse les invités tranquilles. On aimerait pourtant bien manger ensemble.
Le lendemain, ils nous ont proposé de les suivre dans leurs cultures de pommes de terre. Dioniso nous a fièrement montré qu'il mettait de l'urée a ses patates, plus tard du 'fertilisant' et du 'traitement'....
On a partagé la journée avec eux et passé des moments d'exception loin des foules.
Puis direction la frontière de la Bolivie sous la pluie. En route, nous croisons des mini-bus chargés de moutons (vivants) sur le porte-bagages du toit. On s'est demandé comment ils les avaient monté là-haut.
Le Pérou, on a adoré! Tout se négocie et les gens n'ont pas peur de raconter des bobards. Une fois, on avait même pas honoré notre réservation et usé de por favoor, pooor faavooooor, por favoooooor, avec une mine triste.
Les gens sont en général gentils (sauf dans les bus) et le pays est vaste, diversifié et, en dehors d'attractions comme le Machu Picchu, bon marché.
La suite au prochain épisode!